Un capitaine accompagné d'un marin se présentent...

L'Homme en noir qui gardait l'entrée se retourna et trois autres hommes en noirs apparurent de nulle part. Le plus grand d'entre eux s'avança vers le capitaine Van de Prüijt et dit :

Bienvenu à la Colline Monsieur. Veuillez me suivre, je vais vous mener au capitaine Julius.

Il menèrent ensuite Thomas et son second au travers des dédales de couloirs de la Colline. Puis, ils les firent entré dans les salons de l'Irlandais.
John était assis à une table, étudiant un parchemin. Gonzague, Vinicius et Cyrilus étaient là également.

A l'entrée du capitaine Van De Prüijt, John leva la tête :

oui ?!

Uwe se tint en retrait du capitaine, jetant des regards inquiets aux hommes du capitaine Julius. La carrure du second par intérim de Van de Prüijt lui conférait un certain respect lors des échauffourées dans lesquelles s'empêtrait systématiquement son capitaine. Mesurant plus de 6 pieds, et pesant aux alentours de 250 livres, il tenait lieu de rempart, d'appui diplomatique, voire d'artillerie tactique ambulante. Néanmoins, les trois hommes de Julius semblaient être des spadassins aguerris et leur regard décontracté en disait long sur la promesse de mort qu'ils pouvaient incarner.

Le capitaine Van de Prüijt s'inclina brièvement et sèchement devant l'Irlandais.

-Monsieur Julius. Excusez mon ton lapidaire, mais je me dois de vous parler d'une grave affaire. Il y a quelques temps, je me suis trouvé par mégarde impliqué dans une rixe à la taverne de chez Bob. Rixe qui si je me rappelle bien m'opposait à un de vos confrères, plutôt doué dans le "noble art des poings". Or, il s'est avéré que notre combat fut interrompu par un couard qui m'a attaqué dans le dos. Je me suis enquis de son identité et on m'a donné votre nom, John Julius... Thomas posa ses mains sur le bureau et transperça du regard son interlocuteur. Deriière lui, les trois hommes se déployèrent nonchalamment afin de séparer le capitaine de son second et bloquer l'accès à la porte. Or John Julius n'est pas connu pour être un lâche... J'ai donc interrogé les hommes présents pour savoir ce qui motivait votre geste. Mon appartenance à une confrérie qui n'a jamais été l'alliée de la vôtre? Neni. Un brusque accès de folie irrépressible? Point... Il semblerait que ce qui m'ait valu d'être roué de coups ait été le vol d'un verre de Whiskey. Thomas se redressa et tourna le dos à son interlocuteur. Une grave offense a été commise et mon honneur commande réparation. Aussi me suis-je résolu à la seule issue qu'un gentilhomme pût concevoir. Uwe! Le géant esquissa un sourire gêné aux hommes de John Julius et s'approcha de Thomas, lui tendant le coffret. Ce dernier le posa sur le bureau et regarda son homologue dans les yeux. J'espère que vous conviendrez avec moi de ceci. Il poussa le coffret devant l'Irlandais, qui l'ouvrit et en retira une flasque. C'est le meilleur "uisge beatha" que j'ai trouvé dans les Caraïbes... J'espère que cette bouteille excusera à vos yeux l'attitude indigne d'un rustre qui boit dans le verre d'un autre! Les lèvres de Van de Prüijt s'étirèrent en un sourire penaud tandis que ses traits se détendaient pour la première fois depuis son arrivée.

John avait écouté avec une grande qurprise ce que le capitaine Van de Prüijt venait de lui dire. E tau moment où ce dernier ouvrit devant lui un coffret et sortit un flasque de whisky, John éclata d'un grand rire guttural.

Il claqua des doigts et un homme en noir sortit dont ne sait où apporta 2 verres.

Asseyez-vous - dit John à Thomas - et gouttez avec moi cette excellente boisson.

Tout d'abord je tiens à vous remerciez d'être venu jusqu'ici pour m'apporter à boire. J'y vois là l'attitude d'un parfait gnetleman.
Oublions cette stupide rixe et buvons mon ami.

Joh remplit les deux verres et en donna un à Thomas.

Cependant, il y a un point avec le lequel je ne suis d'accord avec vous. ce "uisge beatha" ne peut PAS être le meilleur whisky des Caraibes pour un simple et bonne raison.....il vient d'Ecosse.

John but une gorgée et sentit l'agréable chaleur de l'alcool couler dans sa gorge.

Rien ne vaut un bon Jameson Irlandais. Et il éclata de nouveau de rire.

Thomas trinqua de bon cœur avec son homologue.

D'Ecosse? Il fit rouler plusieurs fois une gorgée de liquide sur sa langue avant de l'avaler. Vous avez raison... Ce maudit marchand m'a bien possédé en me vendant ceci pour du véritable Whiskey Irlandais!

Il éclata de rire et but une autre gorgée.

Les Caraïbes sont encore bien mal achalandées en ce merveilleux breuvage qu'est l'élixir de Saint Patrick!

Thomas leva les yeux et récita de mémoire.

"Pris modérément,
il ralentit l'âge,
il chasse la toux,
il éclaircit l'esprit,
il soigne l'hydropisie,
il guérit la strangulation,
il dissout la pierre et repousse la gravelle,
il chasse la mélancolie,
il protège et préserve la tête de tourner,
les yeux d'être éblouis,
la langue de zézayer,
la bouche de gargouiller,
les dents de claquer,
la gorge de racler,
la trachée de se durcir,
l'estomac de se contracter,
le cœur de gonfler,
le ventre de se crisper,
les intestins de gronder,
les mains de trembler,
les tendons de se raccourcir,
les veines de se rétrécir,
les os de se déformer,
la moelle de se liquéfier,
et c'est en vérité une liqueur souveraine
si elle est prise systématiquement."

Thomas fit un clin d'œil à John.

Malgré son exotisme plaisant, le "Kill-Devil"d'ici ne remplace pas les liqueurs de l'Ancien-Monde!

John avait écouté Thomas avec attention.

Bah dis donc, vous en savez des choses ma foi. Puis-je vous faire découvrir du vrai whisky Irlandais? demanda-t-il en se levant et se dirigeant vers la grande armoire en Pin qui se tenait derrière lui.

Vous allez voir. C'est autre chose que cette pisse écossaise. On dirait presque du thé....

John versa du Jameson dans 2 verres et en tendit un à Thomas

Tenez mon cher ami, goutez moi ça. Vous verrez, c'est une pure merveille.

Alors comme ça, vous souhaitez devenir marchand?

On frappe à la porte, et celle-ci ne tarde pas à s'ouvrir, et la Néréide entre d'un bon pas.

-John ? Es-tu là ?
Oops ! Veuillez me pardonner mon élan Messieurs ! Je repasserais plus tard.

Ann-Kathleen fait un pas en arrière afin de ressortir de la pièce mais s'arrête sur l'homme qui conversait avec l'Irlandais.

-Monsieur...

Dit-elle accompagnée d'un geste de la main. Mais au lieu de s'en aller, elle reste là encore un instant,

-... nous nous sommes déjà croisés il me semble, votre visage m'est comme familier... Et celui-ci est associé dans mon souvenir à une certaine dextérité à l'épée, et d'une maîtrise aisée du verbe si je ne m'abuse...?
...Encore une fois, mille pardons pour cette interruption,

Le visage de la jeune femme esquisse un petit sourire malicieux et taquin
-Au plaisir de vous revoir Capitaine Proudman... ou dois-je préférer Capitaine Van de Prüijt...?

Ann-Kathleen semble remarquer l'Irlandais, le sourire moqueur envers elle, amusé de la situation...
- Rigole... Souri tant qu't'as des dents !
Pense-t-elle, avec un grand sourire sur le visage...

Van de Prüijt se leva à l'entrée de la Néréide et s'inclina devant la jeune femme.

- Madame...

Relevant la tête, il croisa son regard et lui sourit poliment.

- Je suis flatté que ma verve ait attiré votre attention et un peu gêné que celle-ci se soit portée sur mes manières de rustre belliqueux, pilleur de verres de surcroit! Il adressa un clin d'œil à John. Préférez mon patronyme hollandais, je vous prie. Si ce n'est celui que la naissance m'a donné, c'est assurément celui qui me vaut le moins d'ennemis mortels à l'heure actuelle! Vous me voyez ravi de vous croiser à nouveau, capitaine Crowley, sans être cette fois engagé dans une joute.

Remarquant l'échange de regards entre John Julius et son interlocutrice, Thomas choisit de gouter le whiskey de son hôte. Excellent, au demeurant.