Ellana

des heures qu'elle marchait , sous une chaleur de plomb ... ses longs cheveux étaient tressés dans son dos , ses vetements étaient trempés par la sueur . elle arriva au sommet d'une colline . elle regarda en contre bas et vut ce qu'elle cherchait depuis plusieurs heures ... Les quartiers de la compagnie noire , confrérie redoutée dans toute les caraibes .

elle s'approcha du "village" et s'addressa au premier marchand qu'elle vut ...

- ou puis-je trouver les membres de la CnC monsieur ?

l'homme pointa du doigt une petite battisse , elle s'y engagea .

Comme à l'accoutumé, et ce depuis son arrivée à la "colline", Blackwood faisait sa visite quotidienne dans la cabane de Youkan.
Le flegme de l'anglais aidant, il avait tout de suite compris que le "natif", comme on l'appelle ici, pouvait combler ses carences, en lui procurant son ... thé.
C'est ainsi que, comme tous les jours, Blackwood essayait d'apprendre à parler, sans grand succès, à son compagnon de thé :

" Youkan, c'est pas compliqué, cela s'appelle du thé ... thé, dit le ! Thé ... "

Le natif, en plus d'être fort intelligent, était doté d'un sens de l'humour assez fin, et excellai dans l'art de rendre les gens ridicules, rappelant ces derniers aux vrais valeures humaines ...

" Bon c'est pas grave, on verra demain ... "

Se tournant vers la sortie, Blackwood s'aperçu que ces cours de dictions avait aujourd'hui un nouvel auditeur, ou du moins il s'agissait d'une auditrice.
Se levant et tout en adressant un geste amical à Youkan, il se dirigea au devant de la nouvelle arrivante :

" Bonjour Mademoiselle, ou est-ce Madame ? Jefferson t. Blackwood, capitaine de la Compagnie Noire des Caraïbes. Je ne crois pas vous avoir déjà croisé, votre beauté m'aurai rappeler à l'ordre !
Puis-je savoir à qui ai-je l'honneur ? "

Ellana rougit ... un peu ...

- je suis Ellana , jeune corsaire , j'aimerais rejoindre la compagnie noire , on m'a dit de venir ici .

elle n'ajouta rien, se contentant d'écouter .

" De la part de la Compagnie Noire, je vous souhaite la bienvenue en ces lieux ... Sauf qu'ici, nous sommes dans la cabane de Youkan ! "

Blackwood tendit le bras en pointant l'exterieure de la maison du natif, invitant la jeune capitaine à le suivre dans les jardins :

" J'espère que vous n'avez pas prit cette petite batisse pour nos quartiers. Ce serait une provoquation envers les efforts que nos prédecesseurs ont fourni ... "

Tout en parlant, les capitaines empruntaient un escalier de marbre blanc, qui ouvrait une large perspective sur une bâtisse colossale, inscrite dans la roche d'une colline. Des personnes de noire vétue s'affairaient dans tous les coins ...

" Vous dites venir pour rejoindre notre confrérie ... quelle drôle d'idée vous avez là ! Je dois au moins avouer que vous allez droit au but ! "

La partie visible de l'architecture était une façade richement décorée, dont le style était justement plusieurs styles ... on pouvait lire trois étages, des colonnes de pleins pieds venaient soutenir les sous bassements de la toiture naissante, incrustée dans la roche. Le premier étage arborait de grandes portes vitrées, aux larges rideaux. Des gravures de style oriental parcourait l'encadrement des portes, et l'entrèe principale tronait en haut d'un double escalier hélicoïdal, en hommage aux pièces françaises des chateaux de la Loire.

La jeune capitaine suivait Blackwood dans les jardins fraichement fleuris. Des jardiniers travaillaient ci et là les dernières finitions, et le chien du capitaine anglais essayait toujours, mais en vain, d'attraper le chat de la demeure :

" Sachez que la plupart du temps, c'est notre confrérie qui contacte les capitaines susceptibles de nous aider ... mais nous ne refusons jamais d'entendre celles et ceux qui emettent le souhait de nous rejoindre. C'est pour cela que nous allons prendre place dans un de nos nombreux salons, et je vais prendre le temps d'écouter vos douces paroles, à n'en point douter ... "

Sur ces dernières paroles, Blackwood eu un sourrire sincère pour Ellana.
Les deux capitaines étaient maintenant au pied de l'escalier français :

" Si vous voulez bien vous donner la peine d'entrer, capitaine Ellana. "

Et Blackwood attendit un mouvement de son interlocutrice.

Ellana rentra ... Elle fut subjugée par la splendeur de la salle dans laquelle elle rentrait .

- merci ... dit elle en apssant devant Jefferson t. Blackwood


elle apréciait les manères de son interlocuteur ... Il était agréable avec elle , peut etre ressentait elle , pour la première fois , ce que c'était de discuter avec des personnes amicales ... Cependant , elle préferait parler peu et écouter beaucoup .

elle attendit donc que Jefferson t. Blackwood reprenne la parole .

L'intérieur des quartiers de la CNC était à l'opposée de la façade extérieure : si depuis les jardins nous pouvions être confronté à une architecture blanche, froide, austère, l'intérieure était un endroit chaud et accueillant.
Les deux capitaines commencèrent alors leur marche à travers les différents couloirs. Certaines portes entrouvertent pouvaient dévoiler des pièces toutes différentes les unes des autres, aux grandes hauteurs sous plafonds, aux tableaux et tapisseries venant des quatres coins du globe ...

" Ellana, est-ce là un prénom français, ou espagnol ? Je ne crois pas avoir entendu de nom de famille ... dois-je comprendre que vous êtes orpheline ? "

Dans leur trajet, il était courant que les deux capitaines croisent des personnes de la Compagnie. L'endroit était très animé et fréquenté, et tout le monde vaquait à ses obligations.

" Nous nous dirigeons vers un de nos salons, pour mieux discuter, et surtout pour prendre nos aises. Je vois que vous avez marché longtemps pour rejoindre nos quartiers, vous pouvez disposer d'une pièce d'eau afin de vous rafraichir un peu ... "

Blackwood s'arrêta devant une porte en bois sculptée. Les motifs représentaient une végétation dense, assurément tropicale :

" Vous pouvez entrer ici et vous rafrichir. Je vous attendrait dans la pièce voisine, et nous pourrons alors mieux discuter, et peut-être pourrez-vous m'en raconter un peu plus sur vous. "

Sur ce, Blackwood entrouvrit la porte, et si dirigea vers celle d'à côté, puis dans un dernier mouvement, se retourna une dernière fois vers Ellana :

" Il n'est d'ailleurs pas impossible qu'à votre retour nous soyons deux à vous attendre. J'ai eu vent qu'un autre capitaine souhaitait se joindre à notre conversation ... En attendant, prenez votre temps et rafraichissez vous."

Et Blackwood pénétra dans le salon, laissant Ellana sur le seuil de la porte ...